Lorsque « l’ABAAFE » (association brestoise d’aide à l’alphabétisation en français des étrangers) m’a proposé de rejoindre en tant que personne contact (terme par ailleurs que je ne trouve pas adéquat) le projet de l’Encyclopédie des migrants, je n’ai pas longtemps hésité. Je trouvais ce projet extrêmement intéressant et innovant autant dans sa démarche que dans sa politique éditoriale. J’étais aussi honorée de la confiance que me portaient les membres de l’association.
Pourtant je me suis fourvoyée au départ. En effet, passionnée d’écriture, j’avais cru comprendre que j’écrirai moi-même les témoignages en fonction de ce que me raconteraient les migrants sur leurs parcours, sur leurs expériences, de mes ressentis lors de ces rencontres. A la manière du recueil « Partir » édité par « l’Age de la Tortue ». Las ! Les témoins écrivent leurs lettres, je les accompagne dans ce processus d’écriture, les aide ou conseille selon le besoin. Passée cette étape je ne regrette évidemment pas ma décision finale, à  chaque étape les rencontres sont passionnantes.
Travaillant depuis quelques temps pour l’association brestoise «Langues du Tonnerre » dont le but est de montrer Ă travers des animations la diversitĂ© linguistique et culturelle du bassin brestois, le vivier de contacts pour les tĂ©moignages Ă©tait tout trouvĂ©. Pourtant, j’ai pris la tangente. Il aurait fallu que je prenne toutes mes connaissances mais il n’y avait pas assez de place dans l’encyclopĂ©die, je devais faire un choix, je n’ai pas voulu afin de ne froisser personne. Je craignais aussi que mes interlocuteurs pensant que je connaissais bien les dĂ©tails de leur migration n’auraient peut-ĂŞtre pas raconter quelques pĂ©pites ou croyant bien les connaitre je n’aurais pas posĂ© les bonnes questions pour faire sortir le meilleur. Je suis alors partie Ă la recherche de personnes que je ne connaissais pas ou prou, que j’avais pu croiser Ă un moment, qui m’avaient impressionnĂ©e ou dont j’avais entendu parler, sur qui j’avais pu lire un article ici ou lĂ dans la presse locale. Que mes ami(e)s me pardonnent.
Toutefois j’ai fait 2 exceptions : Malou et Ahmed. Je vous en parlerai plus tard.
Illuminations de Noel rue de Siam à Brest