Ahmed à Brest préside l’AAPRI (association algérienne pour les relations interculturelles) qui permet de stimuler l’esprit d’entraide et de solidarité entre les membres de la communauté algérienne et promouvoir la culture algérienne par des animations, des soirées. Personnage phare dans le quartier Europe (ancien Pontanézen dit difficile) Ahmed au sein de l’association se bat aussi pour contribuer à résoudre les problèmes rencontrer par des Algériens et leur famille, et non des moindres comme le rapatriement des corps et permettre aux familles d’assurer financièrement cette situation.
Ahmed c’est le cœur sur la main et toujours à l’écoute des autres. Vous avez un soucis, vous lui en parlez et celui-là est déjà plus léger, vous avez besoin d’un coup de main Ahmed répondra toujours présent, je ne l’ai jamais vu reculer devant une difficulté ou renoncer.
Ahmed c’est le sourire permanent, le rire de gorge joyeux et tonitruant. Quand je lui ai parlé du projet il a tout de suite assuré. Je l’ai enregistré sur 2 séances de dialogues à bâtons rompus, qui furent aussi joyeuses et pleines de richesses que le personnage, arrosées de thé à la menthe comme lui seul sait le faire. Si je connaissais quelques brides de sa longue et riche vie, j’en ai beaucoup plus appris et par des détails très personnels. Au bout de quelque temps rendez-vous est pris pour lui lire un texte réalisé à partir des enregistrements. Préférant que je le fasse, je m’exécute en lui demandant de m’arrêter si quelque chose le gêne ou lui déplaît, lui assis à son bureau et moi en face. Au bout de ma lecture ininterrompue, je relève la tête et vois Ahmed écraser des larmes au coin des yeux avec son mouchoir, il me dit: « c’est tout à fait çà ! » Je n’ai jamais vu Ahmed ainsi, j’en étais bouleversée.
Depuis quand je croise Ahmed mon regard a changé, je connais la fêlure et il m’est encore plus proche.